Le Virtual Boy est sorti le 21 Juillet 1995 au Japon pour 15,000 yens (env. 120€) puis aux Etat-Unis le 14 Août 1995 pour 179$, accompagné de trois softs.

C’était une expérience audacieuse : un casque 3D rouge et noir qui devait rapprocher la réalité virtuelle du jeu vidéo. Créé par Gunpei Yokoi, le célèbre inventeur des Game & Watch et de la Game Boy, il avait initialement tout pour réussir… mais il a fini par devenir un échec commercial retentissant après une très courte durée de vie. Cette page explore son histoire, sa technique, ses meilleurs jeux, et pourquoi il reste aujourd’hui un objet de convoitise chez les collectionneurs.

Genèse du Virtual Boy

Contexte et ambitions de Nintendo

Au milieu des années 90, Nintendo est au sommet grâce à la Super Nintendo. L’entreprise cherche à innover avant l’arrivée de la Nintendo 64. L’idée : proposer une expérience en 3D immersive qui se démarque des consoles concurrentes (Sony PlayStation, Sega Saturn).

L’inventeur : Gunpei Yokoi

Le projet est confié à Gunpei Yokoi, créateur de la Game Boy et du Game & Watch. Sa vision : démocratiser la réalité virtuelle avec un appareil accessible. Malheureusement, les contraintes techniques et commerciales vont rapidement transformer l’innovation en pari risqué. Au final, le Virtual Boy est une machine hybride mi-console de salon (trop grosse pour une console portable) et mi-console portable (une télévision et une prise secteur ne sont pas nécessaire pour jouer).

Caractéristiques techniques et expérience utilisateur

Un affichage unique rouge et noir

Le Virtual Boy utilise une technologie de scans LED rouges projetés sur des miroirs oscillants pour créer une impression de profondeur. Le rendu en 3D stéréoscopique est novateur pour l’époque, mais limité à une seule couleur (rouge sur fond noir). La technologie en couleur était possible mais bien trop onéreuse pour espérer une commercialisation réussie.

Confort et limites

Le Virtual Boy est un casque posé sur un bipied destiné à être utilisé sur une table. Le joueur vient poser son visage contre le masque et joue à l’aide de la manette qui contient les batteries. Les cartouches s’insèrent directement dans le casque, qui comprend tout l’électronique du système.
L’intérêt principal est de proposer une impression saisissante de profondeur grâce aux images décalées dans chaque œil. Je trouve personnellement que le rendu est saisissant, et provoque souvent l’effet « wahou ». Evidemment, c’est particulièrement marquant sur les jeux qui jonglent astucieusement entre le premier plan et l’arrière plan.

Cela amène malheureusement son lot de contraintes :

  • Une fatigue visuelle rapide
  • Une difficulté à jouer longtemps
  • Un inconfort ergonomique

Nintendo recommandait même de ne pas dépasser 15 minutes de jeu consécutives.

Lancement et échec commercial

Sortie et prix

Le Virtual Boy sort en 1995 au Japon et aux États-Unis. Proposé à environ 180 $, il est perçu comme cher pour une console secondaire.

Réception et échec

Lors de sa sortie, la presse salue l’innovation technique mais critique le manque de confort, les graphismes limités et la ludothèque trop restreinte. Les ventes qui suivent sont catastrophiques : moins de 50 000 ventes au Japon, ce qui était déjà un mauvais présage !

Le manque de jeux et les défauts inhérents à la machine donnent l’image d’un produit lancé à la va-vite, sans réel soutien de Nintendo, car tous les projecteurs sont tournés vers la prochaine Nintendo 64. En conséquence, les joueurs ne s’y intéressent pas, et forcément cela ne motive pas les éditeurs. En quelques mois seulement, le Virtual Boy devient l’un des plus grands échecs commerciaux de Nintendo.

Début 1996, Big N jette l’éponge : toutes les productions en cours sont annulées et la commercialisation en Europe, prévue pour mi-96, est également annulée.

Au final, seulement 636 000 exemplaires seront vendus dans le monde lors de l’arrêt de la production : 496 000 aux États-Unis et 140 000 au Japon.

Ludothèque et jeux à ne pas manquer

Un catalogue restreint

Il existe au total 22 jeux différents. En seront commercialisés 19 sur le marché JAP contre 14 sur le marché US. A savoir que la machine n’est pas zonée.

  • 7 sont exclusifs au marché JAP : Insmouse No Yakata, SD Gundam Dimension War, Virtual Bowling, Virtual Fishing, Space Invaders Virtual Collection, Virtual Lab et Space Squash. Ce sont pour la plupart les plus chers.

Des jeux marquant

Malgré sa courte durée de vie, le Virtual Boy propose quelques jeux innovants :

  • Mario’s Tennis – inclus avec la console, vitrine technique
  • Virtual Boy Wario Land – souvent considéré (à raison) comme le meilleur titre du support
  • Virtual Boy Mario Clash – un jeu d’arcade étonnant avec une très bonne gestion de la profondeur
  • 3D Tetris – version expérimentale du classique
  • Red Alarm – tentative de shooter en 3D fil de fer

A l’image de Bound High (2012-VB), il existe des jeux développés à l’époque dont la commercialisation a été abandonnée suite au « bide » de la machine. Voir le dossier « Les abandonware ».

Héritage et place dans le rétrogaming

Un objet de collection rare

Aujourd’hui, le Virtual Boy est devenu une véritable curiosité du retrogaming, un symbole des années 90 ou l’innovation était encore très présente. Sa rareté, ses jeux limités et son statut de « console à maux de têtes » en font une pièce très recherchée par les collectionneurs. Elle est très souvent critiquée, généralement par des joueurs qui n’ont jamais mis la main dessus…

Une innovation en avance sur son temps

Si le Virtual Boy a échoué, il a ouvert la voie à la réflexion autour de la réalité virtuelle et de l’immersion. On peut y voir un ancêtre lointain de la Nintendo 3DS, du Nintendo Labo VR Kit ou même des expériences en réalité virtuelle modernes.

Le Virtual Boy et Nintendo aujourd’hui

Surprise de taille en Septembre 2025 : Nintendo a confirme l’arrivée prochaine (en 02/2026) du Virtual Boy Nintendo Classics, le catalogue dématérialisé du Nintendo Switch Online. Les joueurs pourront redécouvrir cette ludothèque oubliée directement sur leur Switch 1 ou 2, en insérant la console directement dans le casque du Virtual Boy recommercialisé pour l’occasion à 80€. Une manière ironique et nostalgique de rendre hommage à l’échec de 1995, tout en lui donnant une seconde vie auprès des fans de retrogaming.

Pack Virtual Boy US + Mario’s tennis

Celle-ci comprend le casque avec son bipied, une manette avec son câble et le jeu Mario’s Tennis (1995-VB) à l’instar du pack japonais qui lui était vendu nu.

VIrtual Boy US complet
VIrtual Boy US complet

Chose amusante, Nintendo reconnait à moitié son avarice : bien que la console soit très gourmande (7 heures pour 6 piles alcalines de type AA) aucun chargeur n’est fourni dans la boîte et l’heureux acheteur avait le bonheur de trouver non pas des piles mais un coupon Duracel qui proposait d’en fournir gratuitement…

Il est cependant possible d’utiliser un adaptateur qui se met à la place du bloc piles, sur lequel se branche un transformateur comme celui de la NES par exemple.

La saviez-vous ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer l’échec de cette machine révolutionnaire :

  • L’accueil plus que mitigé fait par les professionnels du secteur lors de la présentation en Novembre 1994 et la forte concurrence des plates-formes 32bits n’ont pas encouragé les ventes.
  • Les jeux, seulement en rouge et noir (les autres diodes étaient trop chères), provoquent généralement des migraines chez l’utilisateur à partir de 15 minutes d’utilisation.
  • Pour la première fois, Nintendo déconseille l’utilisation de la console aux enfants de mois de 7 ans.
  • Les méventes du Virtual Boy lors de son introduction sur les différents marchés l’ont privé du soutien des plus grands éditeurs (Capcom, Konami… ), d’où le nombre de jeux très limité.
  • Enfin, détail intéressant, Nintendo a exercé ses traditionnelles pressions : les éditeurs développant sur Virtual Boy furent les premiers à recevoir les kits de développement pour la future Nintendo 64… Prémonitoire ?

La touche technique :

ProcesseurNEC V810
32-Bit RISC Processor at 20 MHz clock speed
1MB of DRAM, 512 of KB P-Sram
1 KB Cache
VidéoReflection Technology Inc SLA dual mirror-scan, high resolution LED displays
Resolution: 384 x 224 pixels
50.2 Hz Horizontal Scan Rate
4 colors with 32 levels of intensity
Power SupplySix piles LR6 (pour apprximativement 4 heures) ou un adaptateur secteur AC.
Son16-Bit Stereo
Built-in Stereo Speaker
Serial Port8 Pin Cable
Bandwidth 50-100 KBit/second
Poids760 g
Dimensions8.5″H x 10″W x 4.3″D
Cartouches128 MBit addressable RAM space
60-pin connector
Toshiba TC538299AFT and TC5316200AFT ROM chips in 16 bit mode.

Les jeux incontournables du Virtual Boy :

Lecture recommandée :

FAQ Virtual Boy

Qu’est-ce que le Virtual Boy ?
Le Virtual Boy est une console-casque 3D lancée par Nintendo en 1995, connue pour ses images rouge/noir et son design inhabituel.

Pourquoi le Virtual Boy a-t-il échoué ?
Plusieurs raisons : manque de confort, fatigue visuelle, faible ludothèque, prix élevé, et concurrence montante des consoles 32 bits.

Combien de jeux sont sortis sur Virtual Boy ?
22 jeux, avec des exclusivités selon les régions (Japon, USA) dont certains titres jamais sortis globalement.

Le Virtual Boy est-il dangereux pour les yeux ?
Nintendo déconseille l’usage prolongé, surtout chez les enfants de moins de 7 ans, en raison des effets visuels (scintillements, fatigue).

Virtual Boyhttps://nintendo-museum.fr/wp-content/uploads/Virtual-Boy-1.jpghttps://nintendo-museum.fr/wp-content/uploads/Virtual-Boy-1-150x150.jpgNevertrustConsoles hybridesJEUX I ACCESSOIRES Le Virtual Boy est sorti le 21 Juillet 1995 au Japon pour 15,000 yens (env. 120€) puis aux Etat-Unis le 14 Août 1995 pour 179$, accompagné de trois softs. C'était une expérience audacieuse : un casque 3D rouge et noir qui devait rapprocher la réalité virtuelle du jeu vidéo. Créé...Nintendo goodies, Nintendo collection, Nintendo passion